Parole de Bénévole – Episode 4 : Patrick Galy

Plongé dans le monde de l’ovalie depuis sa tendre enfance, c’est une figure historique du rugby Est Héraultais qui nous fait l’honneur d’être avec nous. Un grand merci à Patrick Galy, dirigeant bénévole de l’association du Montpellier Hérault Rugby, d’avoir partagé ses quelques 56 ans d’expérience dans ce sport.
Interview réalisée par notre Campus Maxim Thevenot.
Il n’y a pas eu un seul moment bon ou mauvais sans que le rugby ne m’accompagne.
Bonjour Patrick, pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Patrick Galy, je suis né il y a 71 ans à Béziers. J’ai passé toute mon enfance à Servian. Normalien à l’Ecole Normale de Montpellier puis enseignant à Lunel, j’ai participé avec quelques amis à la conquête rugbystique de l’Est Héraultais où le Stade Montpelliérain et le R. C. Palavasien faisaient figure de pionniers. Aujourd’hui retraité, je suis dirigeant de l’association du Montpellier Hérault Rugby.
Racontez-nous votre passé rugbystique.
Après avoir tâté la balle ovale au collège et à la MJC de mon village, j’ai signé ma première licence en 1966 en cadet à l’Association Sportive Biterroise. J’ai aussi porté à cette époque les couleurs du club de Servian qui renaissait de ses cendres.
En 1971, Baccalauréat en poche, je mutais au Stade Montpellierain.
Déjà le désir d’entraîner me tenaillait et je prenais en charge les jeunes pousses de l’école de Rugby de Lattes, ceci en parallèle avec le plaisir de jouer dans le club Montpelliérain.
En 1973, quelques amis créaient un club à Lunel et me proposaient l’année suivante de les rejoindre pour occuper le poste d’entraîneur-joueur. Quitter la 3ème division pour une 3ème série Régionale ne me posa aucun problème tant j’étais emporté par mon désir de participer à la construction d’un club.
Huit ans plus tard, alors que le RO Lunel jouait les premiers rôles en division d’Honneur du Languedoc, je revenais au Stade Montpelliérain, club qui restera comme un phare dans ma vie sportive. Quatre saisons à galérer avant de monter enfin en 2ème division et de participer à la fusion qui allait donner naissance au Montpellier Rugby Club, ancêtre du Montpellier Hérault Rugby.
Une période extraordinaire, 120 joueurs sur le pré au premier entraînement, des collègues entraîneurs comme Alain Paco, Jeannot Sarda, Dédé Cabrera, Christian Darlet qui inventaient des solutions folles à tous les nombreux problèmes que rencontrait ce club, un peu hors du sol, issu de la volonté du Maire de Montpellier.
Un titre de Champion de France Nationale 2 en poche, je passais ensuite une dizaine d’années à découvrir de nouvelles cultures et mode de vie dans d’autres clubs comme Pézenas, Millau, Chatorange.
De retour à Lunel après une paire de saison comme entraîneur, j’étais élu par mes amis à la présidence du club. Des responsabilités financières, des problèmes extra-sportifs, du relationnel à inventer, mais aussi un réel plaisir de voir évoluer son club dans la direction choisie. 10 ans de vrai bonheur mais aussi un travail gigantesque et inévitablement une lassitude qui m’a poussé à quitter la fonction et même le club.
Après une période de régénération, je revenais au rugby pour travailler à la formation des jeunes joueurs en tant que dirigeant de mon club de toujours ou du moins de son héritier, le Montpellier Hérault Rugby. La boucle est bouclée.
Que représente ce sport pour vous ?
Le rugby est une véritable passion qui a été un fil rouge dans ma vie. Enfant heureux mais un peu sauvage, ce sport m’a ouvert aux autres, m’a formé en tant qu’homme et m’a permis de grandir grâce à la rencontre de belles personnes. D’autre part, la vie associative, les notions de partage et d’amitié, la complicité autour d’une cause commune sont pour moi fondamentales.
Qu’est-ce qui vous pousse à vous investir en tant que bénévole au quotidien ?
Rendre au rugby ce qu’il nous a donné est une phrase souvent galvaudée. Joueur, entraîneur, dirigeant, le rugby m’a toujours beaucoup apporté et participer aujourd’hui à la formation des jeunes est encore une manière de profiter de cette vie si riche et si intéressante.
Racontez-nous votre plus beau souvenir rugbystique.
Mon plus beau souvenir restera le premier match joué en équipe 1 de mon village. Au centre de toute l’attention des anciens, ces gladiateurs moustachus qui m’impressionnaient tellement, les tripes nouées par la peur de mal faire et de décevoir tant de gens, je basculais subitement dans l’univers merveilleux des joueurs de rugby.
Un dernier mot ?
Je me suis souvent demandé pourquoi la vie me semblait toujours aussi belle. En répondant à ces questions qui ont fait remonter en moi tous ces souvenirs, je me suis rendu compte que si j’avais été aussi heureux, c’est que le rugby m’a toujours protégé. Il n’y a pas eu un seul moment bon ou mauvais sans que le rugby ne m’accompagne.