Parole de Bénévole – Episode 6: Aurélien Delsol

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Parole de Bénévole – Episode 6: Aurélien Delsol

Arrivé dans le monde de l’ovalie sur le tard, Aurélien Delsol est aujourd’hui impliqué bénévolement et professionnellement dans ce sport. Un grand merci à lui de nous avoir accordé cette riche interview.

Interview réalisée par notre Campus Maxim Thevenot

Ce sport représente pour moi un chouette support d’éducation et d’émancipation pour les jeunes.

Bonjour Aurélien, pouvez-vous vous présenter ?

Je suis Aurélien Delsol, j’ai une quarantaine d’années et je suis dirigeant du club de Vendargues depuis un peu moins de dix ans. Outre cette implication bénévole dans le rugby, je suis par ailleurs impliqué professionnellement dans une association qui s’appelle Rebonds! et qui intervient sur la thématique de l’éducation par le sport. Nous intervenons, via des cycles éducatifs de rugby, dans des écoles dans les quartiers populaires et si nous repérons des enfants intéressés par le rugby, nous essayons de lever les freins existants à une inscription en club. Puis nous mettons tout en œuvre pour ne pas les lâcher et les accompagner dans leurs parcours de vie.

Comment êtes-vous arrivé dans le monde du rugby ?

Contrairement à beaucoup de bénévoles de club, je n’ai pas un énorme passé rugbystique, sport que j’ai pratiqué sur le tard. Après de courts passages dans un club Marseillais ou à Jacou, où j’ai laissé trois métacarpes lors de mon premier match, je suis revenu sur le tard au rugby à Vendargues. J’avais plutôt comme objectif de rejoindre une équipe loisir qui s’entraînait à cette époque là à Vendargues, et le hasard des choses a fait que j’ai rencontré deux des fondateurs du club. Comme ils étaient en train de créer la section sénior et qu’il leur manquait du monde, j’ai pu participer à la première saison de la section sénior ! La cohabitation avec tous ces jeunes et moins jeunes a été hyper stimulante…et j’y suis resté !

Parlez nous de votre rapport à ce sport !

Je ne vais pas être original mais comme beaucoup de passionnés de ce sport, le rugby est pour moi un sport complet qui permet de mobiliser des dimensions physiques et tactiques hyper larges : combativité, puissance, rapidité, évitement… Et bien entendu, j’ai rapidement accroché au côté convivial de ce sport. Mais qui ne se laisserait pas tenter par quelques bringues, par la solidarité et la camaraderie qui sont souvent de mise dans les clubs ?

Et puis ce sport représente pour moi un chouette support d’éducation et d’émancipation pour les jeunes. Dès lors que certaines valeurs inhérentes au rugby continuent à être transmises par les éducateurs : coopération, fair-play et collectif.

Qu’est ce qui motive une telle implication quotidiennement ?

Le club se créant, j’avais proposé à l’époque mes quelques compétences en gestion et administration. Puis, la vie du club a fait que je m’y suis de plus en plus impliqué au fil du temps, même si les contraintes du quotidien font que j’ai plutôt tendance à ralentir mon investissement aujourd’hui. Je suis acteur/observateur de la vie associative depuis longtemps et je suis convaincu que si nous voulons, tous secteurs associatifs confondus, qu’il existe des dynamiques de solidarité sur nos territoires, il faut absolument se mouiller un peu plus dans la vie associative locale. Je pense que cela a un peu tendance à se perdre et il faut que les plus jeunes en prennent conscience pour reprendre le flambeau d’autres générations qui avaient, plus que d’autres, le sens du collectif ! En tout cas, je constate à notre niveau que la mobilisation de bénévoles est notre principale difficulté. Avec comme risque l’épuisement de ceux qui restent. Je trouve cela dommage car une implication personnelle dans un projet collectif tel qu’une asso sportive est souvent riche de sens et plutôt formatrice. Cette implication peut-être en plus assez différente selon ses goûts et capacités. Entre les enjeux stratégiques, administratifs ou ceux du quotidien, chacun peut y trouver son compte je pense.

Racontez nous votre plus beau souvenir !

Paradoxalement, je vais citer une défaite mais parfois, les défaites permettent d’écrire de belles histoires. Lors de notre première saison, nous sommes tombés dans la même poule que Narbonne Plage qui relançait son équipe la même année que nous. Avec ses anciens internationaux à XV, dont Franck Tournaire, ou à XIII, c’était très costaud en face et nous avons pris fort logiquement 50 points au match aller puis 30 points au match retour. Nous réussissons tout de même à passer les barrages et les quarts de finale pour les affronter en demi. Dans les vestiaires, l’entraîneur réussit à galvaniser le groupe et nous sortons complètement affamés réussissant à rester devant au score jusqu’à la 70ème minute… avec malheureusement un essai laissé en route de notre part ! Bref, nous étions à la fois très frustrés de ne pas avoir réussi à créer une grosse surprise face à cette belle équipe, qui je crois me souvenir a gagné le bouclier du comité et a fait un super parcours en championnat de France, et en même temps hyper satisfaits d’avoir chèrement vendu notre peau. Je crois que cela a facilité ensuite l’intégration de nouveaux joueurs dans le groupe, ce qui a permis, depuis la création du club, des saisons honorables pour un jeune club. Même si les dirigeants et joueurs espèrent secrètement un jour décrocher un bouclier ou du moins, un long parcours sur une phase finale !

Je vous laisse le dernier mot.

A titre personnel, j’espère que notre club réussira le challenge de renforcer sa vie associative pour assurer la pérennité du club. Sur un plan plus large, j’espère que le mouvement du rugby réussira à faire perdurer le meilleur de ce sport et ses valeurs cardinales tout en faisant évoluer certains aspects, réussir notamment à le rendre plus inclusif et populaire pour ne pas rester sur un sport qui, parfois, revêt un caractère un peu élitiste socialement parlant.

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